Histoire de Villamée

Histoire

En 990, Conan le Tort, Comte de Rennes, Duc de Bretagne, fit don à l’abbaye du mont Saint-Michel du fief de la « Villa Amois » (ou Armois), une villa gallo-romaine. Il assurait ainsi le salut de son âme après sa mort.  C’est donc à la toute-fin du Xe siècle que les Bénédictins du Mont-Saint-Michel élevèrent une église au lieu de la « Villa Amois », dont elle emprunta le nom, et ils y firent construire un prieuré.  En 1050, l’évêque de Rennes, Main, remit la paroisse à l’abbaye du mont Saint-Michel (ainsi que l’église de Poilley). Une charte fut signée par plusieurs évêques afin d’officialiser cette donation. Ce véritable acte politique marque donc la naissance de la commune de Villamée. L’église restera la propriété de l’abbaye du Mont-Saint-Michel jusqu’à la Révolution.

« Villa Amois » (990) deviendra «  ecclesia de Villamois » en 1050, puis « Parochia-Villamaris » au XIVe, puis « Villamers » en 1447 et enfin prit le nom actuel de « Villamée ».

Contexte historique

 Il faut savoir que, au XIe siècle, les frontières entre la Bretagne et la Normandie étaient fluctuantes.

Et sous le gouvernement conjugué de Conan II et d’Eudes, son oncle, jusqu’en 1047, le cadre politique était propice à une réorganisation du nord-est du Rennais afin de créer un pouvoir fort capable d’endiguer une éventuelle invasion normande. Cette décision était prudente au regard des futures tentatives d’annexion de cette région par Guillaume le Bâtard.

Pour réorganiser ce secteur si sensible du Rennais on créa, ou renforça, la place forte de Fougères. Cette forteresse faisait face au comté de Mortain, situé à l’est du territoire de Fougères. Guillaume le Bâtard venait d’y construire un château, après la conquête du territoire entre Couesnon, Sélune et Tronçon. C’est donc entre 1040 et 1047 que la place forte de Fougères fut créée ou renforcée.[…]

A partir de cette forteresse, Conan II va favoriser la création d’un vaste pôle de pouvoir étendant ses ramifications du nord du Vendelais jusqu’aux environs de Pontorson. […] Ceci est particulièrement patent lorsque l’évêque de Rennes, Main, donna les deux églises de Villamée et Poilley au Mont-Saint-Michel en 1050.

Texte extrait des pages 112 et 113 de Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes, de Michel Brand’Honneur, Presses universitaires de Rennes, 2001.